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Journal

Apprivoiser la bête sauvage qu'est la créativité

6 min de lecture

Inspiration

par Julie Pellet Réalisatrice et monteuse

Instable, volatile et difficile à contrôler, cette compétence incertaine apporte tous les jours son lot de rebondissements. Mais on apprend, avec le temps et l’expérience, à la dompter. Et c’est ainsi que d’une faiblesse, elle se transforme en force.

Instable, volatile et difficile à contrôler, cette compétence incertaine apporte tous les jours son lot de rebondissements. Mais on apprend, avec le temps et l’expérience, à la dompter. Et c’est ainsi que d’une faiblesse, elle se transforme en force.

La créativité, c’est une force qui est présente en chacun·e de nous et dont nous avons fait notre métier. En tant qu’agence de création de contenu digital, la créativité, c’est à la fois notre force et notre faiblesse. Et lorsque cette capacité impalpable et incertaine est notre source principale de revenu, sa présence devient capitale.

Tout le monde a des idées. Mais si on fait appel à nous, c’est parce que nous sommes plus à même de donner vie à ces idées. Et c’est en utilisant nos diverses compétences qu’on y parvient.

Chaque métier possède sa boîte à outils. Sauf que tout·e créatif·ve sait que cet outil crucial qu’est la créativité n’est pas comme les autres; parfois il est dans notre boîte, et parfois il n’y est pas. Cette absence s’apparente beaucoup au syndrome de la page blanche. Alors, comment faire pour éviter cela?

En tant qu’agence présente depuis quelques années sur le marché, nous avons acquis un certain nombre de méthodes avec le temps qui nous permettent de contourner cet obstacle. Eh oui, parce que la créativité est une capacité que l’on chérit et que l’on dorlote, mais que l’on met aussi parfois sous pression. Ce mélange de douceur et de violence légèrement schizophrénique est un cocktail qui porte bien ses fruits. Et pour en venir à cela, on fait d’abord appel à l’inspiration.

La naissance de l’inspiration

L’inspiration, c’est le premier pas vers la créativité. On la trouve partout; dans une œuvre artistique, dans un objet du quotidien ou dans un gazouillis de bébé… Il suffit d’un élément déclencheur pour démarrer la machine et arriver à un cheminement de pensée qui découle ensuite vers une idée. C’est un muscle qu’on entretient grâce à des entraînements réguliers. Sans cela, les réflexes se perdent et la pratique devient douloureuse.

Chez 23bis, nous nous encourageons mutuellement à entraîner ce muscle en partageant constamment des références culturelles et artistiques qui nous ont marqué·e·s ou en demandant régulièrement des feedbacks sur nos projets professionnels et personnels. Mais ce qui maintient surtout notre motivation à flot, c’est que nous sommes tou·te·s animé·e·s par nos passions respectives qui se trouvent être liées à notre travail. Tous ces ingrédients réunis nous mettent dans une position très favorable à la créativité. Nous aimons notre métier et tout ce qui s’y apparente, c’est pourquoi entretenir notre culture est une tâche agréable.

Mais malgré nos bagages créatifs, les idées ne fleurissent malheureusement pas d’elles-mêmes. Cependant, il existe de nombreuses méthodes afin de réunir nos inspirations, puis de s’en servir pour concrétiser des projets.

Ratisser large, mais pas trop quand même

Les brainstorms pour commencer, l’un de nos stimulateurs préférés. À chacun d’entre eux, tou·te·s les collaborateur·rice·s sont invité·e·s à participer, peu importe le poste qu’il·elle·s occupent au sein de l’entreprise ou leur bagage créatif. Chaque point de vue est important! La parole est libre et toute réflexion est partagée à voix haute même si elle paraît, pour celui·celle qui la propose, insolite ou nulle. En effet, c’est en partageant des idées qu’on les modélise ensemble, et c’est ainsi qu’elles évoluent et donnent naissance à des concepts. Une marche à suivre se met ensuite en place afin de structurer la séance pour qu’elle soit claire et efficace. 

  1. Nous commençons par un échauffement afin de nous mettre tou·te·s ensemble en condition à l’aide de différents outils. Nous pouvons par exemple citer la Toolbox de Hyper Island suggérant divers jeux d’échauffement.
  2. Notre «facilitateur» cadre la séance en imposant des contraintes de base d’une session de brainstorm basée sur les sept règles d’un brainstorm.
  3. On pose un contexte se référant aux besoins de communication du projet afin de l’aider à avancer dans la bonne direction. Puis, on structure les étapes de réflexion dans un temps limité selon les différentes contraintes et demandes du brief.

Les brainstorms peuvent rapidement devenir chaotiques, c’est pourquoi adopter une structure pour ces séances créatives est réellement nécessaire pour être efficace dans le processus d’idéation. On cadre la création pour mieux la stimuler par la suite.

Plus de contraintes pour plus de liberté

Cela peut paraître étonnant, mais la créativité est bien plus florissante lorsqu’elle est soumise à des contraintes. Laissez-nous deviner; vous avez de nombreux projets personnels en tête, mais jamais un seul n’a été concrétisé? Le fait est que très souvent, une carte blanche offre un panel de possibilités tellement large que l’on s’y perd et que l’on finit par ne plus savoir quoi faire. À l’inverse, lorsqu’une thématique ou une contrainte est imposée, les idées surgissent plus facilement car cela restreint le champ des possibles et apporte une vision plus claire de ce qui est réalisable. En soi, la demande d’un·e client·e est une contrainte par sa problématique, ses objectifs de communication, son budget ou les délais imposés. Plus d’éléments rentrent en compte, plus on arrive facilement à s’aiguiller vers une solution viable. Il faut donc finalement voir les contraintes comme des alliées, comme un cadre qui vient poser le contexte d’une création et vient ainsi l’embellir.

Chronos, un de nos meilleurs alliés

Arrive ensuite la deadline, cette marque anxiogène dans le calendrier qui nous informe que ce jour-là, un concept, une présentation, un projet doit être terminé et délivré. Nous connaissons tou·te·s cet ennemi dont nous avons également fait un allié. En effet, s’imposer des deadlines internes est l’un de nos moyens pour être plus performant·e·s.

Un projet qui est à rendre dans six mois traîne souvent de la patte. Nous le savons tou·te·s chez 23bis: avoir trop de temps, ça nous fait (trop) relâcher la pression. On explore le large champ des possibles, on se perd dans la jungle des idées, puis on s’éloigne finalement de l’intention initiale. Lorsque l’on n’avance pas suffisamment et que l’on a que notre conscience pour nous flageller, ce n’est pas assez fort. Il nous faut de plus grandes menaces. Activer un chronomètre, planifier un rendez-vous interne pour voir l’avancée d’un projet, tout cela permet d’instaurer une rigueur dans le workflow et de le rendre plus tendu, plus productif. S’imposer une date ne signifie pas qu’on réussira forcément à cocher toutes les cases à ce moment-là, mais on aura fait tout notre possible afin d’y parvenir au mieux.

Prenez cet article par exemple: aucun·e client·e ne nous l’a commandé. Il nous a donc fallu trois mois pour l’écrire. À l’inverse, au début du confinement, nous avons réalisé une vidéo de prévention spéciale Covid-19 dans l’urgence. Une vidéo de trois minutes en animation réalisée de A à Z en seulement quatre jours et trois personnes mobilisées. Un projet dans lequel nous avons concentré toute notre énergie et notre savoir-faire. Le temps mis à disposition était court, et pourtant nous avons réussi à en tirer quelque chose de positif.

Comme quoi, la difficulté ne se trouve pas toujours là où on l’attend.

Make the most out of it

Peu importe le budget, la demande ou la visibilité d’un projet, chez 23bis, on aspire toujours à donner le meilleur de soi.

« We have to look for alternatives not for the correct answer, because there are many correct answers. »

Toutes les demandes de communication ne sont pas forcément très sexy au premier abord. Mais qui sait? Peut-être que cette demande de vidéo sur l’hibernation des écureuils dans les parcs urbains sera le nouveau chef-d’œuvre de la communication? Si on n’essaie pas de créer quelque chose d’unique à chaque occasion, on finit petit à petit par ne plus le faire. Encore une fois, la créativité, ça s’entretient. Elle est la flamme qui nous anime pour créer des choses originales. Ne la mettons donc jamais de côté!

Mais donner le meilleur de soi, c’est aussi s’accorder du temps pour autre chose. Après avoir passé des heures, voire des jours à se creuser la tête, il arrive que l’on n’ait toujours pas trouvé LA bonne idée. Encore une fois, à l’image d’un muscle, il faut l’entraîner sans pour autant le surmener. Faire une pause, mettre de côté la réflexion, cela fait aussi partie du processus. Car même au repos, notre inconscient lui, travaille toujours. Il est donc naturel de laisser reposer ses recherches afin de se remettre dessus avec les idées claires.

« Des diamants, il ne naît rien. Du fumier naissent les fleurs. »

Pour résumer, la créativité est un muscle qu’il faut entretenir avec rigueur au quotidien. Dans notre travail chez 23bis et dans notre temps libre, l’origine de son inspiration est présente sous de multiples formes. C’est donc un apprentissage constant que de la maintenir en vie et de l’enrichir avec ce qui nous entoure.

Il y a des jours plus sombres que d’autres où l’on croit ne plus être capable de se servir de nos compétences créatives. C’est à ce moment-là que ces différents outils que nous vous partageons peuvent s’avérer utiles. Sachez qu’il n’y a pas d’évidences, juste des étincelles.

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